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pages blog a propos contact blogoliste partenaires jeudi 12 juillet 2018 tous à poils ! c'est écrit dans mon contrat de travail, je dois avoir une tenue irréprochable, un maquillage maîtrisé et une coiffure impeccable. chaque jour mes supérieurs hiérarchiques me scrutent de la tête aux pieds pour s'assurer que mon apparence correspond aux standards imposés par mon métier. en soi, ça ne me dérange pas. j'ai lu mon contrat de travail avant de le signer. et pourtant je ne me gène pas pour arriver parfois sans maquillage, ou avec le cheveu fou. parce que merde, j'ai pas le temps. je ne "fais" jamais mes ongles, non plus. je ne suis pas douée pour ce genre d'activité minutieuse, et je porte les miens très courts pour ne pas être tentée de les ronger. dans l'ensemble, mes collègues reconnaissent facilement mon côté "nature peinture", et c'est très bien comme ça. mais l'autre jour je crois que malgré moi, j'ai franchi un cap : je suis arrivée sans collants (chose rare). jambes à poil, donc. enfin, plus précisément : je suis arrivée jambes à poil s . une chemise cintrée, rentrée dans ma jupe crayon, des escarpins à bride, et entre les deux : mes poils de jambes fièrement alignés. que n'ai-je pas fait là. fort heureusement, n'ai eu à supporter aucune remarque désobligeante de la part de mes collègues, qui sont des femmes intelligentes (population mixte au sein de l'entreprise mais majoritairement féminine dans mon service). en revanche, beaucoup de regards étonnés, voire médusés. genre, j'avais l'impression d'être un peu xéna la guerrière, genre c'est écrit lesbienne féministe sur ma tronche, genre putain la meuf elle a osé quoi. bref. et moi dans tout ça, je ne suis ni énervée ni surprise. juste amusée. parce que nom d'un canard mouillé à trois pattes cassées, oui j'ai osé montrer ma toison au bureau, dans un milieu professionnel réputé pour posséder des codes parmi les plus stricts en la matière. enfin quand je dis "toison", j'exagère. a l'instar de mes bras, mes jambes sont recouvertes de poils blonds indétectables de loin. ils sont quand même un peu plus bruns sur la ligne du tibia, mais relativement clairsemés dans l'ensemble. facile, petite joueuse, tu vas me dire. mais honnêtement, j'aurais eu la touffe de michael jackson sur les pattes que ça n'aurait pas changé mon attitude d'un iota. je te rappelle que je ne me suis jamais rasé les jambes, et que les injonctions sociales sur la pilosité du corps des femmes existent depuis belle lurette. autrement dit, ça fait longtemps que j'assume ma position face aux autres. en fait non, je ne l'assume pas, comme dirait la splendide stéphanie zwicky : je l'accepte. parce que je n'ai rien fait de mal, rien de répréhensible à assumer. juste un état de fait à accepter. et ça me casse les trompes de fallope de voir encore des nénettes enfiler un pantalon par 32°c alors qu'elles crèvent d'envie de porter leur petite robe courte, juste parce qu'elles ont oublié de se raser. oublié de se raser, comme si c'était un truc qu'on devait faire régulièrement. comme si on devait s'excuser de ne pas le faire. non mais allô quoi. allô ?! t'es une meuf t'as encore des poils ? non mais quelle tristesse les gars, quelle tristesse. j'ai envie de leur dire à ces nénettes, bon sang mais vous êtes belles, vous êtes si belles quand vous vous affranchissez du regard des autres. putain mais vous êtes belles à en crever, et vos poils on les voit même pas. on voit votre sourire, on admire votre esprit, on rit à vos blagues. tout ça pèse tellement plus lourd qu'une centaine de malheureux petits poils. alors attention, je ne suis pas "pro poils". comment peut-on être pro poils ou anti poils, de toute façon ? je veux dire. ce serait comme affirmer être pro ongles, ou anti ongles. c'est ridicule. en revanche, que certains préfèrent porter les ongles courts, ou que d'autres préfèrent arborer un nail art digne d'une miniature des nymphéas de monet, c'est très bien. on s'en fout, en fait. tu fais ce que tu veux de tes cheveux (de tes ongles, de tes seins, de ton cul, de tes poils, et de tes poils de cul). mon problème, ton problème, le problème, c'est que certaines femmes n'osent plus montrer leurs jambes "mal rasées" (pitié, elles ne sont pas mal rasées, elles sont juste au naturel) à la plage. et que des femmes aient honte d'une partie de leur corps, ça me révolte, ça me fait sortir l'utérus par les yeux. c'est difficile. c'est difficile d'oser juste être soi. et ce constat me donne envie de chialer. en tant que fille, en tant que femme, en tant que mère de deux filles. alors je montre mes poils de jambe. ou plutôt, je ne les cache pas. ici, dans mon fond de campagne française, au sein de mon entreprise stricte. on ne peut pas virer une personne compétente pour des poils, c'est interdit. donc j'en fais ma petite révolution personnelle, avec le sourire. je me raserai peut-être un jour, quand j'en aurai envie. et quelle liberté, de ne faire ce genre de chose que lorsqu'on en a envie, et pas seulement à cause du regard des autres (et du nôtre, je plus cruel lorsqu'il est biaisé par les injonctions dans lesquelles on baigne)... par exemple, ma chatte. oui je sais que tu te poses la question. n'aies pas honte mon petit. personnellement j'aime bien savoir comment sont rasé.e.s les personnes que je connais. comme connaitre leur groupe sanguin ou leur deuxième prénom. bref. ma chatte donc. mon pubis est un punk. il peut arborer une fière touffe pendant deux mois, et se retrouver lisse comme un bébé du jour au lendemain. court, long, ras, la raie sur le côté, je m'en tamponne le coquillard. je n'ai pas de préférence. enfin si, mais elle varie en fonction de mon humeur. un peu comme l'envie de porter une robe ou un jean, ou de manger des tomates à midi. j'aime l'idée de changer, et de pouvoir m'en amuser. la notion de plaisir et d'amusement est la plus importante pour moi, en matière de poils. sous les aisselles en revanche, je l'avoue, c'est encore compliqué. je trouve ça très chouette et harmonieux sur beaucoup de filles, mais je suis très complexée par mes bras, objectivement plutôt épais par rapport à ma silhouette, et j'ai l'impression qu'arborer des poils sur cette zone ne ferait qu'accentuer l'attention dessus. donc je préfère mes aisselles nues, pour le moment. et hors de question encore de céder à une quelconque pression, puisque l'idée c'est quand même de se sentir bien dans ses baskets. n'est-ce pas. enfin bon. ma victoire prendra effet le jour où mes filles devenues adultes se sentiront libres de sortir en jogging déchiré, en mini-jupe léopard, avec dix tonnes de maquillage ou sans rien sur la peau, avec les cheveux bleus, sans cheveux, avec des poils, sans poils ou avec dix tonnes de poils bleus. et sinon c'est quoi ton deuxième prénom ? envoyer par e-mail blogthis! partager sur twitter partager sur facebook partager sur pinterest 15 commentaires : concocté par vio vers 16:28 rangé dans : actualité , choix , féminisme , histoires de filles , j'ai testé pour vous , moi moi moi , pensée comme ça , sérieusement mercredi 7 février 2018 bière, curcuma et chocolat je lis le blog de camille depuis des années. d'abord elle a écrit sur sa vie d'instit parisienne, de jeune femme, puis de maman. un jour de 2016, avec benoît son amoureux, ils ont tout plaqué. la maison, le boulot et le chat. ils ont pris leurs deux gosses sous le bras et ils sont partis sillonner les routes du monde en camping car. quand j'ai appris ça, ma mâchoire est tombée sur mon bureau, et mon cœur a fait deux saltos de joie avant de la rejoindre à côté du clavier. j'étais excitée de suivre leurs aventures, et surtout ravie de voir des gens qui se jettent à corps perdu dans leurs projets, même les plus fous. ça fait du bien. c'est vrai qu'ils sont un peu fous camille et benoît mais ils ne mangent pas les humains donc ça va. d'ailleurs, ils ne mangent pas non plus les moutons, ni les cochons. ni les canards, ni les soles. ils sont végétariens, un peu vegan, un peu bobos... et un peu